L’ancien Premier ministre Philémon Yang devient le président de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un an d’une présidence tournante qui va permettre de renforcer l’image et le rayonnement du pays.
En cet après-midi du 6 juin 2024, quelques gouttes de pluie arrosent le siège des Nations unies, au 45th Street, dans l’île de Manhattan, à New York. L’entrée principale dédiée aux visiteurs grouille de monde. Emmitouflés dans toutes sortes de fourrures, les usagers attendent de se soumettre au contrôle usuel à la guérite.
À l’entrée VIP, le bruit de roulement des automobiles appartenant aux délégations est moins présent. Les véhicules sont pourvus des plaques d’immatriculation diplomatiques ONU (plaques « D ») ainsi que d’une vignette spéciale. Dans le bâtiment de l’Assemblée générale, où se trouve la salle des séances plénières, le service du protocole et de la liaison est à l’œuvre. Il délivre des cartes d’identité ONU aux membres des délégations pour la session en cours. Les diplomates des missions permanentes ou d’observation et les personnels d’astreinte vont et viennent au gré des besoins de service.
Un peu plus tôt, la délégation du Cameroun conduite par le ministre des relations extérieures, L Mbella Mbella, a accueilli le candidat de l’Afrique, le candidat de l’Afrique centrale, vêtu d’un grand boubou homme blanc de luxe. Bien avant l’entrée du Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, dans la salle des plénières, ce n’est pas la grande concentration. Par endroits, on peut voir les conversations discrètes tenues à l’écart. Ce sont les retrouvailles.
Le rituel ne prendra pas beaucoup de temps étant entendu que le Philémon est élu par acclamation. C’est le résultat d’un long processus de négociation pendant lequel le Cameroun a montré sa ferme volonté d’apporter une contribution majeure à la construction d’une réponse globale et concertée aux menaces sur la paix et sur la sécurité, à la crise environnementale et climatique ainsi qu’à l’insécurité alimentaire et sanitaire qui structurent le contexte mondial.
Par étape successive, le Cameroun a su amener les pays frères d’Afrique à faire montre d’une flexibilité dans l’intérêt bien compris de notre continent. En vertu du principe de rotation géographique, et par une diplomatie de couloir bien structurée, l’on a franchi l’étape de l’endossement de la candidature de Philémon Yang à quatre fois par la sous-région Afrique centrale et en février dernier par la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine.
D’où la satisfaction que l’on pouvait lire sur les visages des membres de la délégation camerounaise comprenant entre autres l’ambassadeur du Cameroun aux États-Unis, Henri Étoundi Essomba, le chef de la mission permanente du Cameroun auprès des Nations Unies à New York, Tommo Monthe, et le chef de la mission permanente du Cameroun auprès de l’ONU à Genève, Salomon Eheth.
D’un pas rassurant, Philémon Yang rejoint la tribune des Nations unies pour délivrer son tout premier speech dont la première partie est consacrée aux remerciements. La deuxième partie fait des projections sur son plan d’action. Comme l’indiquait si bien S.E. Dennis Francis, le président de la 78ᵉ session de l’Assemblée Générale de l’ONU, le Cameroun par cette victoire diplomatique se fait une place dans l’un des grands cercles de décision du monde. Ce qui lui permet d’être au centre des grandes décisions concernant l’avenir politique, diplomatique, financier et sécuritaire des nations.
Philémon Yang entrera officiellement en fonction en septembre 2024. Dans son agenda, travailler entre autres pour promouvoir l’équité internationale, la participation de tous à l’établissement des règles du jeu sur la scène internationale et l’instauration d’une prospérité partagée. Ce sera pour lui l’occasion de combattre la montée des discours de haine qui constitue une préoccupation majeure pour les autorités camerounaises. Le poste de président de l’assemblée générale de l’ONU, c’est une occasion à saisir pour le renforcement de l’image de marque et le rayonnement du pays.
De notre envoyé spécial à New York, Séverin ALEGA MBELE
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