top of page

Dr Nadia Origo, femme de tête et de choix : éditrice engagée !

Dernière mise à jour : 28 mai

Gabon-France Diaspora



Bonjour, Nadia Origo... De loin, on perçoit chez vous un leadership manifeste, une communication sociale maîtrisée, et également un faisceau d’activités que l’on aimerait distinguer...

Il n’est pas évident de se raconter… ! Je suis Gabono-Française (je préfère cela dans cet ordre), j’ai passé la moitié de mes ans entre ces deux pays. Née au Gabon, où j’ai grandi, j’ai poursuivi mes études en France et j’y ai commencé la première partie de ma vie professionnelle.

Je suis Docteur en Environnement et Développement durable. Dans le cadre de ma thèse de Doctorat, j’ai travaillé sur les problématiques de réhabilitation des friches industrielles polluées par le pétrole. J’étais curieuse de comprendre ces questions, étant originaire moi-même d’un pays pétrolier qui est le Gabon, qui est confronté au quotidien au problème de la pollution, surtout dans la région de Port-Gentil.


Dans le cadre de mes recherches pour ma thèse, j’ai travaillé pour le Groupe Total au Gabon, puis à Paris-La Défense. Et j’ai soutenu ma thèse à Paris IV Sorbonne. J’ai été confirmée par Total à des tâches où je faisais beaucoup de statistiques, car il y en a beaucoup à faire pour affiner nos prévisions. Ensuite, j'ai rejoint l’agroalimentaire, chez Unilever, où j’ai travaillé pendant 07 ans comme analyste. Puis j’ai quitté Unilever en fin 2012 pour créer mon entreprise qui s’appelle OrigrapCom. Pourquoi ?? Parce que je ne me suis jamais sentie l’âme d’un salarié. Aussi longtemps que je me souvienne, je me suis toujours sentie cette âme entrepreneuriale, cette curiosité pour le monde, le voyage,

la liberté... Découvrir l’autre, comprendre les articulations socioculturelles des peuples, etc. C’est un état d’esprit que j’ai senti très tôt chevillé à moi, alors j’ai voulu entreprendre. J’ai quitté mon emploi salarié à la suite d’un départ négocié. J’ai vraiment fait le choix de quitter mon emploi salarié, je voulais entreprendre.


Alors, qu’avez-vous entrepris ? Avec quelle visée, quelle structure... quelle philosophie tant vous semblez déterminée et savoir ce que vous voulez ?

J’ai deux branches d’activités : l’Édition et la Formation.

S’agissant de l’Édition, je suis éditrice littéraire, ma Maison d’Édition s’appelle La Doxa Éditions. À ce jour, nous avons déjà publié près de 200 titres. Nos auteurs sont majoritairement Africains et francophones

(plus de 90%). C’est un choix éditorial pensé, car ce qui m’intéresse est de parler de « nous ». Parler de notre diversité, nos interactions culturelles, notre créativité, notre identité... les questions de restitution, etc. Notre slogan, c'est « éditeur militant » ! Un militantisme social et sociétal. Quant à la Formation, je forme des salariés d’entreprises en management en auto-management et je travaille à l’accompagnement de jeunes ou moins jeunes à des projets d’insertion professionnelle.

Je suis épouse et mère, et je suis pleinement investie dans les engagements que je prends. Je travaille beaucoup entre l’Europe, notamment la France, et l’Afrique, toujours dans mes domaines de prédilection que sont la Formation et l’Édition. Gabon, Côte d’Ivoire, Maroc, Tunisie, Centrafrique, Afrique du Sud... j'ai visité pas mal de pays africains, mais j’en ai encore pas mal à visiter. Toujours avec l’idée que j’ai ma partition à jouer, ma pierre à apporter à l’édifice... aussi, je le fais avec beaucoup d’enthousiasme toujours. Je m'y déploie comme éditrice ou j’interviens dans le cadre d’invitations reçues d’universités où nous débattons de questions qui intéressent l’Afrique et au-delà, plus largement, l’humanité.


Dans la cadre de votre activité Formation, vous avez développé le concept de « L’École de la deuxième chance » sur lequel vous avez mené une campagne de communication remarquée sur les Réseaux Sociaux, récemment. De quoi s’agit-il précisément, comment est-il financé, et y a-t-il des possibilités de transfert de ce savoir-faire à d’autres pays africains ?


« L’École de la deuxième chance » a été créée il y a quelques années déjà avec l’objectif d’accompagner des jeunes et moins jeunes, en France et en Afrique, dans leurs projets de formation professionnelle. Le projet est né de mes observations dans mon milieu professionnel dans le cadre d’une mission d’accompagnement des jeunes. La Centrafrique a été mon premier terrain d’expérimentation, notamment, dans le cadre du projet PADA.


Nous avons commencé au Gabon en octobre 2023. Je suis rentrée au Gabon m’imprégner, apprendre, me faire connaître et rencontrer les autorités. En avril 2024, nous commençons la première session pilote. Ce programme concerne des jeunes gens de 16 à 33 ans, sans diplômes et qui veulent retrouver le marché du travail ou créer. C’est une formation qui dure 3 mois et qui s’inscrit dans le filet des dispositifs de

lutte contre le décrochage scolaire et les orientations par défaut. C’est évidemment transposable ailleurs qu’au Gabon, pour ne parler que du cas de l’Afrique que vous évoquez ici. Idéalement, à terme, c’est un projet d’utilité publique, à financements publics, donc. À date, ce financement est fait par des particuliers qui parrainent les enfants et par moi-même, sur fonds propres. Nous sollicitons également des entreprises publiques.



Nadia Origo porte-t-elle un projet entrepreneurial, sociétal ou spirituel ?

Les projets que je porte parlent de mon humanité. Je suis au Gabon, mais je ne suis pas prisonnière d’une territorialité. Ça a commencé au Gabon, mais je me sens autant concernée quand je suis en RCA, en France ou en Côte d’Ivoire. Ma satisfaction est d’impacter et de voir une personne se réinvestir professionnellement. Mon humanité me porte à dépasser mes frontières dès que je suis en capacité. Je suis une entrepreneure sociale, dans l’entièreté de mon humanité. Entreprendre est une guerre. Une guerre contre soi, d’abord. Je vois d’abord l’humain. C’est très spirituel, l’esprit préside à tout. J’ai besoin d’être profondément spirituelle. Je suis chrétienne et j’y puise profondément.


Vous qui parcourez le monde, avez-vous perçu ces influences qui soufflent sur l’Afrique et qui viennent de toutes parts... Quel regard portez-vous sur ce phénomène et le défi qu’il impose à la femme africaine en matière d’éducation ?

Senghor disait : « ... Avant d’ouvrir l’enfant à d’autres souffles, il faut qu’il soit profondément enraciné dans sa culture ». Il y a aussi du bon chez les autres. Le monde est riche, le monde est beau. Toutes les cultures ont du bon et du mauvais. En tout cas, toutes les cultures ont leurs forces.

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page